Serez-vous remplacé les prochaines années par une intelligence artificielle à votre poste ? C’est théoriquement possible. Mais soyons réalistes : la probabilité est plus qu’infime. L’IA qui est aujourd’hui développée et adoptée en entreprise a, en effet, comme premier objectif d’être une aide ou un appui à un travail existant. L’IA est donc à considérer en premier lieu comme une béquille plutôt que comme un « grand remplacement ».
« En fait, l’IA est déjà partout dans notre quotidien et en entreprise » précise Baptiste Fosséprez, le CEO de PEPIte, société spécialisée en IA. « C’est parce que nous n’en avons pas toujours conscience ou parce que nous imaginons l’intelligence artificielle comme dans les films, avec des robots qui prennent le pouvoir. Mais dans notre quotidien, nous sommes confrontés en permanence à l’Intelligence artificielle. Qu’il s’agisse de faire des recherches sur Google, des suggestions Netflix, de notre fil d’actualité Facebook ou de l’enchaînement des vidéos sur TikTok en fonction de nos préférences, l’IA est déjà présente dans notre vie de tous les jours. De nombreuses sociétés belges utilisent et développent de l’IA pour améliorer leur rentabilité ou leur efficacité. C’est là tout l’intérêt de cette révolution en cours. »
Et dans les prochaines années, à quoi pourrions-nous nous attendre ? Il est important de distinguer la réalité des fantasmes. Les experts le disent tous, les 10 prochaines années seront réellement bouleversantes. Mais tout se fera par étape. « En 2030, nous n’aurons pas des robots humanoïdes multitâches qui vont remplacer les êtres humains. Il faut imaginer notre rapport à l’IA comme une vague et non un tsunami. L’imaginaire collectif pense que le monde va changer du jour au lendemain. On va se réveiller un jour et nous serons dans une autre réalité. Ce n’est évidemment pas comme cela que ça se passe. Il y a des essais, des erreurs dans les technologies. Les choses se font progressivement, par petites vagues. Les choses avancent un peu, reculent, puis reviennent. Et notre monde intègre ces nouveautés avec le temps » conclut Baptiste Fosséprez.
L’IA en entreprise, ce sont des dizaines de possibilités. Il y a bien sûr les logiciels et les utilisations déjà énoncées, mais il y a aussi des aspects très concrets. Voici 5 champs d’application parmi les plus courants aujourd’hui :
Qui dit évolution, dit aussi risque de rupture ou de bouleversement. Pour tout changement en entreprise, il y a plusieurs attentions à avoir. On ne fait pas évoluer un modèle sans être préparé. Ni sans savoir ce qu’on va gagner et perdre.
Voici 4 risques réels liés à la présence de l’IA en entreprise :
Il est également essentiel de penser au double impact que l’IA peut avoir sur les collaborateurs :
D’une part l’impact sur la créativité et l’intuition : l’IA peut être très efficace pour les tâches répétitives et analytiques, mais elle peut également réduire la place de la créativité et de l’intuition humaine dans la prise de décision. C’est un vrai point d’attention.
D’autre part l’impact psychologique et résistance au changement : les employés peuvent résister à l’intégration de l’IA en entreprise en raison de craintes liées aux pertes d’emplois, à la surveillance accrue ou à d’autres préoccupations.
En juillet dernier, une étude de ManpowerGroup expliquait comment l’adoption des nouvelles technologies transforme les pratiques de recrutement et la gestion des ressources humaines.
L’apport de l’IA dans un processus de recrutement peut se faire à plusieurs niveaux.
En Pologne, la société de boissons alcoolisées Dictador est dirigée par Mika, un robot humanoïde doté d’une IA. C’est la première fois qu’un humanoïde est utilisé à un tel poste de responsabilité.
Mika aide à repérer des clients potentiels et puis, sélectionne des artistes pour concevoir des bouteilles pour les produits vendus par Dictador. L’avantage selon la société polonaise : « Mika est dépourvue de tout préjugé personnel, ce qui garantit des choix stratégiques impartiaux qui privilégient les meilleurs intérêts de l’organisation. »
Mika ne licenciera aucun de ses employés, car les principales décisions importantes de Dictador restent prises par des humains.
Pour découvrir Mika en pleine réunion, ça se passe ici .
La question de la destruction de l’emploi par les machines existe depuis longtemps. Depuis la révolution industrielle, en fait. Ces dernières années, de nombreux emplois ont été « détruits » par la machine. Mais l’automatisation, la robotisation et la digitalisation ont aussi « créé » des nouveaux emplois. Il n’y avait pas de social media manager, d’influenceur ou encore de vlogueur en l’an 2000. Selon l’étude de l’Organisation Internationale du Travail sur la question, l’intelligence artificielle générative devrait créer plus d’emplois qu’elle ne devrait en détruire. Un point d’attention cependant : L’étude révèle que les effets potentiels de l’IA générative sont susceptibles de différer sensiblement pour les hommes et les femmes, la part de l’emploi féminin pouvant être affectée par l’automatisation étant plus de deux fois supérieure. Cela s’explique par la surreprésentation des femmes dans les emplois de bureau, en particulier dans les pays à revenu élevé et intermédiaire.
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