Un enfant de 5 ans rit en moyenne 400 fois par jour. En revanche, plus l’on vieillit plus l’on se contient. Un adulte rit plutôt entre 10 et 15 fois par jour. Ce qui est peu. Et au travail, comment ça se passe ?
Rire est aussi important que respirer. Et c’est aussi une réalité dans le monde professionnel. Les raisons sont multiples :
Bien sûr, nous rêverions tous de pouvoir être nous pleinement, avec notre humour, quand nous sommes avec nos collègues. Mais malheureusement, ce n’est pas possible. Les codes nous obligent à être attentifs à certaines choses. Et à adopter quelques réflexes.
Le premier réflexe sera d’observer ce qui se fait ou non dans l’entreprise où vous êtes. Cela vous permettra par la suite d’apprendre le code de l’entreprise en matière d’humour.
Le second réflexe est de se renseigner sur la culture et les normes sociales. Connaître les tabous, les valeurs et les références culturelles aide à éviter les malentendus et à montrer du respect.
L’idéal est de choisir des sujets de blagues inclusifs qui vont permettre de « rire avec » et non de « rire de ».
Si un collègue semble mal à l’aise avec notre humour, c’est qu’il est temps d’arrêter. Ou de changer de sujet.
L’humour au travail peut avoir des effets positifs, on l’a vu. Mais il peut aussi être destructeur ou source de conflits. Voici 5 dangers de l’humour au travail :
La mauvaise interprétation d’une blague peut être source de sentiment d’offense.
Des blagues répétitives, qui prennent pour cible une personne ou une partie de son identité (religion, sexe…) peuvent être considérées comme du harcèlement.
De l’humour mal fait ou blessant peut créer un climat toxique aux conséquences réelles sur le bien-être des collaborateurs.
Un usage excessif de l’humour peut donner l’impression que quelqu’un n’est pas sérieux ou professionnel, affectant ainsi sa crédibilité. Par ailleurs, si l’humour est mal interprété ou jugé inapproprié, cela peut nuire à la réputation d’une personne ou de l’entreprise.
Des blagues répétées aux dépens de quelqu’un peuvent créer des tensions et nuire aux relations de travail. Elles peuvent aussi créer de l’exclusion.
Comment, en tant que RH se positionner par rapport à l’humour en entreprise ? Voici quelques pistes de réflexion
La meilleure manière d’éviter les dérives est d’avoir des politiques internes partagées et claires sur ce qui est acceptable et ne l’est pas.
Sensibiliser les collaborateurs à l’importance de respecter les différences culturelles et individuelles.
Les employés sont souvent le reflet de leurs managers. Le management doit donc être exemplaire en matière d’humour. Et la meilleure manière de l’être est d’être inclusif. Par l’humour positif qui met en avant plutôt que celui qui rabaisse. L’autodérision est aussi une bonne piste.
Il faut encourager les employés à exprimer leurs sentiments s’ils sont mal à l’aise avec une blague. Et, évidemment, insister sur l’importance du respect mutuel et de l’empathie dans toutes les interactions.
Quand une situation est connue, partagée ou dénoncée, il est important d’aborder directement le problème afin de faire diminuer la tension. Ou de trouver une solution.
Deux professeures à l’université de Stanford ont établi que le nombre de rires par jour baisse à partir de 23 ans, âge moyen auquel on rentre sur le marché du travail, et qu’il remonte à partir de 65 ans, quand les salariés partent en retraite.
Autrement dit, il y a une réelle corrélation entre le travail et le fait de s’autoriser à rire. Depuis cette étude, elle parcourt le monde pour expliquer en quoi l’humour est, en fait, un super pouvoir pour ceux qui le pratiquent en entreprise.
Pour vous convaincre, voici 9 minutes d’un extrait de leur conférence :
Il existe plusieurs stratégies autour de l’humour pour désamorcer les conflits au travail.
Certaines entreprises misent sur le yoga du rire pour augmenter la productivité de leurs collaborateurs.
Cette méthode thérapeutique inventée par le Docteur Kataria en Inde en 1995 consiste à rire sans raison.
Cela peut paraître étonnant, mais s’entrainer à rire entre collègues entraine une dynamique communicative et contagieuse.
Les résultats ? Des employés plus efficaces, optimistes, empathiques et adaptables.
Pensez-y pour votre prochain team-building !
Le sens de l’humour serait aussi déterminant dans les choix de recrutement pour 98 % des directeurs interrogés.
Source : Jennifer Aaker et Naomi Bagdonas (étude basée sur une enquête menée auprès de 1,4 million de personnes de 166 pays).