Nous le constatons parfois autour de nous. A la maison, au travail, au sport, dans les lieux que nous fréquentons : de nombreuses personnes ne vont pas bien. Et parfois, c’est nous-mêmes qui sommes stressés, fatigués ou épuisés. Les jeunes adultes (18-34 ans) sont particulièrement touchés, avec un taux de détresse psychologique atteignant près de 40 % dans cette tranche d’âge.
Une étude de 2022 révèle d’ailleurs que 28,5 % des travailleurs sont exposés à un risque de burn-out, avec 13,4 % d’entre eux au bord de l’épuisement professionnel. La pandémie de COVID-19 a exacerbé les problèmes de santé mentale, augmentant le stress et l’isolement, notamment en raison du télétravail. Les autorités fédérales ont lancé des campagnes pour sensibiliser au bien-être mental au travail et encourager les discussions ouvertes sur le sujet. Cependant, il reste encore beaucoup à faire.
La santé mentale, c’est l’affaire de tous. Et en entreprise, les conséquences sont nombreuses et durables. Elles touchent à la fois les employés, les équipes et l’organisation dans son ensemble.
Au niveau des employés :
Les conditions de travail stressantes, combinées à un manque de soutien psychologique, peuvent mener à l’épuisement professionnel.
Les employés souffrant d’une santé mentale fragile ont souvent des difficultés à se concentrer, ce qui réduit leur efficacité.
Le stress chronique peut provoquer des maladies cardiovasculaires, des troubles du sommeil, des douleurs physiques ou une baisse de l’immunité. La santé mentale déteint souvent sur la santé physique.
Les personnes en souffrance peuvent avoir envie de s’isoler, ce qui affecte d’autant plus leur engagement et leur relation avec leurs collègues.
Selon une récente étude de Securex, les problèmes de santé mentale, y compris le burn-out, représentaient 32,7 % des arrêts-maladies de longue durée en 2022, soit une hausse de 18,5 % par rapport à 2019.
Sur les équipes, les conséquences sont également nombreuses :
Un employé en détresse peut avoir du mal à interagir efficacement avec ses collègues, créant des tensions ou des malentendus. Un cercle vicieux peut vite s’installer.
Le mal-être d’un individu peut influencer l’ambiance de l’équipe, provoquant une baisse d’énergie et de moral collectif.
Les absences prolongées ou la baisse de performance d’un collaborateur en difficulté peuvent entraîner une surcharge de travail pour les autres membres de l’équipe. Et désorganiser l’ensemble des collaborateurs.
Au niveau de l’entreprise dans son ensemble, plusieurs points peuvent être notés également :
Ce qui n’est jamais bon pour une entreprise.
Une force de travail stressée ou en mauvaise santé mentale affecte directement la productivité de l’entreprise.
Le stress et la pression peuvent étouffer la créativité et l’initiative, des éléments essentiels à l’innovation.
Les entreprises où les collaborateurs ne se sentent pas bien (et le disent ou le montrent) peuvent être perçues comme toxiques, ce qui dissuade les talents de les rejoindre.
L’absentéisme, le présentéisme (être au travail, mais de manière peu efficace) et les indemnisations liées aux maladies mentales entraînent des coûts significatifs pour les entreprises.
Face à tous ces constats, que peut-on faire pour améliorer la situation ? Les experts en santé mentale au travail avancent plusieurs pistes de réflexions :
1/ Créer un environnement de travail sain
C’est probablement d’abord là que tout se joue. Il est essentiel de permettre aux collaborateurs d’avoir un équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Cela peut passer par encourager des horaires de travail flexibles, limiter les e-mails professionnels en dehors des heures de travail, proposer des options de télétravail ou de travail hybride.
Un environnement sain, ce sont aussi des conditions de travail ergonomiques comme améliorer l’aménagement des espaces de travail (mobilier ergonomique, lumière naturelle) ou offrir des espaces de détente ou des zones de décompression.
2/ Mettre en place des politiques claires
Les collaborateurs doivent se sentir soutenus, écoutés et pris en charge. En amont, cela passe par une politique de prévention des risques psychosociaux. Par exemple, élaborer une politique anti-harcèlement claire et accessible à tous, ou évaluer régulièrement les risques liés à la charge de travail et aux conditions de travail. En aval, cela nécessite un réel soutien psychologique en cas de besoin. Par exemple, par la mise en place de procédure pour aider les employés en détresse : contact avec un psychologue ou un conseiller en prévention. Cela peut aussi passer par la mise en place d’un service de soutien confidentiel pour les employés (ligne d’écoute, accès à des conseillers ou psychologues), voire par la prise en charge partielle par l’employeur des frais liés à certains suivis extérieurs. Souscrire à des applications ou programmes de gestion du bien-être, comme des plateformes de thérapie en ligne, est aussi une option qui peut être proposée.
3/ Proposer des programmes de bien-être
Les programmes de bien-être sont bien plus qu’un achat de bonne conscience pour les employeurs. Ils ont des effets bénéfiques directs sur l’entreprise et les collaborateurs. Il est, par exemple, possible d’organiser des formations pour apprendre à gérer le stress, améliorer la résilience ou méditer.
Dans des structures plus conséquentes, il est envisageable de proposer des cours de yoga, de méditation ou des séances d’exercice physique sur le lieu de travail. (Lien vers OS Sport au travail). Proposer des repas sains et des programmes de nutrition et de santé globale, peut être un plus.
A côté de ces initiatives, tout ce qui peut renforcer le sentiment d’appartenance à l’équipe est à mettre en avant, comme les team-buildings ou des sorties en dehors du cadre professionnel.
4/ Soutenir un leadership bienveillant
Si le collaborateur est au centre, le management doit pouvoir l’encadrer efficacement. Il existe de nombreuses formations pour apprendre à repérer les signes de mal-être chez leurs collaborateurs. Il existe aussi des formations pour encourager un management participatif et empathique.
Par ailleurs, il est important que le management fasse des feed-backs réguliers avec les collaborateurs concernés, ou avec les personnes qui les suivent (dans le strict cadre du respect du secret professionnel, évidemment). Une autre manière de combattre cette problématique est de mettre en place une réelle culture de reconnaissance. Par exemple, en valorisant les efforts et les réussites des collaborateurs par des remerciements ou des récompenses.
5/ Enfin, une communication interne transparente est essentielle.
Si la santé mentale est une priorité, il faut le faire savoir, par exemple, par des campagnes de sensibilisation au sein de l’entreprise, par le partage régulier de ressources disponibles pour la santé mentale. Cela passe également par la mise en place de groupes de discussion ou des sessions anonymes où les employés peuvent s’exprimer librement sur leurs préoccupations.
Il y a une vingtaine d’années, sauf exceptions, la frontière entre le temps de travail et le temps de vie perso (famille, loisirs…) était hermétique. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Le monde digital et les outils mis à notre disposition ont rendu cette frontière perméable. Dans les deux sens. Le privé s’invite sur le temps de travail. Et vice-versa.
Le cyberharcèlement est un aussi sujet en soi. Il peut être pleinement intégré dans les stratégies visant à promouvoir le bien-être et à veiller à la santé mentale des collaborateurs.
Terminons malgré tout sur une note positive ! De nombreuses entreprises font aujourd’hui de la santé mentale une priorité. Elles mettent en place des initiatives telles que des programmes de mentorat, des cellules de soutien et des plateformes numériques dédiées au bien-être de leurs employés.
Depuis quelques années, de nombreuses entreprises réagissent aux problèmes de santé mentale de leurs collaborateurs. Chez Edenred, l’engagement est total.
Bertrand Dumazy, Chairman and CEO : « Dans un monde du travail en pleine mutation, Edenred est aux côtés de ses parties prenantes – employeurs, employés, commerçants et pouvoirs publics. Reconnaissant le besoin essentiel d’un soutien quotidien au bien-être des travailleurs, nous avons réinventé nos offres avec des solutions numériques de pointe : flexibles, sécurisées et efficaces. Notre partenariat avec la campagne de L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) « Lieux de travail sains : la sécurité et la santé au travail à l’ère numérique » a favorisé l’échange de connaissances avec des experts, orientant notre digitalisation vers la création d’environnements de travail véritablement sains. »
Le coût moyen d’un employé en burn-out est estimé à 60 000 euros par an. Ce chiffre inclut la perte de productivité, les coûts de remplacement temporaire, ainsi que le recrutement et la formation de nouveaux employés.