Vous connaissez l’écologisation ? L’écologisation de notre lieu de travail est une combinaison d’actions au niveau personnel et organisationnel conçues pour créer un environnement bénéfique pour les personnes, pour la planète et, en fin de compte, pour l’entreprise elle-même. On parle aussi de la théorie des 3 P « People, Planet, and Productivity ».
Depuis quelques années, de nombreuses sociétés ont fait de l’écologisation du lieu de travail une priorité. Ce concept de « Greening » nous vient des pays anglo-saxons où l’engagement des entreprises est vu comme une des solutions pour accélérer la transition écologique.
Comment les entreprises et les travailleurs peuvent-ils œuvrer ensemble pour créer un lieu de travail plus vert et meilleur pour la planète, pour l’entreprise et pour les personnes qui y travaillent ? Qu’est-ce qui peut être mis en place d’un point de vue collectif ? Voici les trois axes prioritaires.
Même de bonne volonté, il se peut que certains freins psychologiques nous empêchent d’avancer sur la voie de la transition écologique. Le premier est ce qu’Audrey Portes, enseignante-chercheuse à la Montpellier Business School, a appelé « l’insensibilité à l’étendue ». En d’autres termes : nous rencontrons des difficultés à percevoir le lien entre notre consommation et le problème créé (la déforestation, le changement climatique…). Et donc, nous ne nous impliquons pas facilement.
Deuxième frein : penser que les actions envisagées dans l’entreprise n’auront pas d’impact par rapport aux milliards d’êtres humains dans le monde, et notamment aux milliers de grosses entreprises de pays moins regardant sur l’écologie.
Enfin, troisième frein : la « compensation morale ». Une société peut avoir pour réflexe une diminution de la culpabilité vis-à-vis de petits comportements non-responsables (ex : on achète encore du plastique) parce qu’elle réalise ou a réalisé d’autres actions eco-friendly par ailleurs (ex : on a investi massivement dans de l’énergie renouvelable.)
On notera également que, parfois, les RH ou les entreprises se sentent un peu isolées dans leur démarche à cause de lourdeurs administratives (obligations de plus en plus récurrentes) ou du manque de moyens publics proposés (aides diverses, par exemple).
On se lance, c’est décidé ! Mais avant d’entamer des actions concrètes, l’idéal est de faire un bilan global, une photo générale, de là où nous en sommes dans la société aujourd’hui en termes d’écologie. Un double bilan d’ailleurs.
Objectif : recueillir toutes les données de l’entreprise dans ces trois domaines. Par exemple : les surfaces des locaux, les énergies utilisées avec les dépenses associées, les habitudes au sein de l’entreprise en termes numérique, la politique de mobilité…
Le bilan carbone et le bilan énergétique sont complémentaires. Il est donc possible de faire les deux ou de commencer par une et de faire l’autre plus tard.
Dans un deuxième temps, l’analyse des données permettra d’établir des objectifs sur un an ou plusieurs années. Et donc, d’établir une liste de gestes et mesures à faire et à prendre.
En dehors d’une approche macro, l’écologie se joue aussi au niveau micro, avec des petites choses simples faites par tous.
Voici 7 règles à partager avec ses collaborateurs :
Que ce soit pour emballer de la marchandise ou pour prendre un verre d’eau, le plastique doit être remplacé aussi souvent que possible. Mugs et verres doivent être la règle.
La vie d’un objet ou d’un aliment passe aujourd’hui par une prolongation. La gestion des déchets est essentielle et doit s’imposer.
Certains réflexes ont la dent dure. Il y a encore dans beaucoup de sociétés des collaborateurs qui impriment leurs mails ou des documents à lire alors que ce n’est pas nécessaire.
Installer des plantes (des vraies, pas des plastiques 😉) dans les bureaux présente deux avantages. Tout d’abord, elles stockent le carbone et filtrent l’air. Ensuite, elles offrent un environnement plus agréable.
Que ce soit pour les lampes, le chauffage ou le dîner du midi à la cantine, la règle de base doit être de faire attention à la consommation. On ne laisse pas couler de l’eau inutilement, on éteint en sortant, on ne gaspille pas la nourriture…
Atteindre des objectifs est toujours plus agréable ensemble. Il est essentiel de créer dans l’entreprise une culture qui soit capable de donner aux collaborateurs l’envie d’être dans le respect des règles et de l’environnement. Encourageons-nous à réaliser ces petits gestes. Et à s’apprendre les uns les autres ce qui peut être fait, sans juger ce qui ne l’a pas encore été.
Rien de tel pour changer les choses que de récompenser ses collaborateurs.
Le vert, ce n’est pas bon que pour la planète, c’est aussi bon pour l’image de l’entreprise (en interne et en externe) et pour l’engagement des collaborateurs. Et c’est encore plus vrai pour les plus jeunes générations plus attirées par une société « engagée » dans des valeurs qu’ils partagent.
Passer au vert, cela signifie faire un réel effort pour réduire l’impact environnemental et adopter des mesures qui incluent le recyclage et l’achat de produits et services verts. Pour certaines sociétés et entreprises, le vert n’est pas une vertu ni un état d’esprit, mais une opportunité pour se donner une belle image. Une opportunité pour communiquer et faire du profit. C’est ce qu’on appelle le greenwashing ou l’écoblanchiment. Cette pratique consiste à faire une affirmation non fondée pour tromper les consommateurs en leur faisant croire que les produits d’une entreprise sont respectueux de l’environnement ou ont un impact environnemental positif plus important que dans la réalité. Ces sociétés trompent les consommateurs qui sont nombreux aujourd’hui à privilégier les produits « verts », produits qu’ils sont d’ailleurs prêts à payer un peu plus cher.
Pas toujours facile de faire bouger les lignes dans une entreprise quand on est RH. Pas toujours facile non plus d’insister sur l’importance de notre environnement, sans avoir peur d’être perçu comme moralisateur ou écolo-bobo.
Pour inciter au changement, il suffit peut-être d’amener le sujet autrement. Et si on le faisait par l’incentive ?
Il existe des sociétés qui proposent des activités de Teambuilding orientées sur la cause environnementale. Vous pouvez par exemple faire du Paddle cleaning (Objectif : ramasser le plus de déchets possibles sur un lac ou un cours d’eau). Ou encore des défis Eco-forest, où les collaborateurs sont amenés à semer, planter et s’occuper de plantes…
En 2050, la Commission européenne veut que l’Europe soit climatiquement neutre. C’est le but du « Green deal européen« , le Pacte vert pour l’Europe.